Chrysalides, c’est l’instant de la mutation, c’est la fin et le début en même temps, c’est l’hibernation qui n’existe que s’il y a un printemps vers lequel on s’éveille. Ce spectacle se veut aussi une sorte de transformation. Avec des textes qui passent des questionnements sur soi aux amours envolés, au deuil, au dur constat de notre finitude à l’instant où l’on accoste enfin, où l’on se découvre des envies de changer les choses, quand le beau est à portée de main et que le monde émerveille plus que jamais. Queen KA est accompagnée de son band de poésie qui retient le fil de soie au bout duquel la cascadeuse du verbe s’élance sur scène.
L’artiste de spoken word livre quatorze de ses textes dans une mise en scène signée Yann Perreau. Queen Ka, qui en est à son troisième spectacle solo, opte ici pour une formule hybride entre le show musical et la performance théâtrale, avec pour résultat une prestation cohérente.
Les lumières s’ouvrent sur une scène dépouillée : les deux musiciens se font face, et Queen KA, en retrait, est en plein acte d’écriture sur un tableau noir. La musique impose d’emblée une atmosphère mystérieuse, à laquelle s’ajoute bientôt sa voix suave. Les premiers thèmes abordés – le départ, l’ailleurs, le deuil – collent à l’ambiance et font de la première partie du spectacle un moment sombre.
La nostalgie de l’enfance, la relation de couple heureuse et l’émerveillement face à la nature sont développés en deuxième partie du spectacle et ouvrent la porte à une connexion plus personnelle avec le public.
L’usage astucieux du tableau noir, qui est tour à tour surface d’écriture, mur dont on efface les inscriptions, surface de projection et canevas blanc, prouve qu’il n’est pas nécessaire de multiplier les artifices et qu’un seul objet peut, par sa transformation, refléter les différentes phases du spectacle. En ce sens, Chrysalides réussit à évoquer, par l’évolution des textes et l’usage de leitmotivs musicaux et visuels la transformation.
Textes Queen KA
Musique Blaise Borboën-Léonard et Stéphane Leclerc Éclairage Alexandre Péloquin
Sonorisation Guillaume Briand
Mise en scène Yann Perreau